dimanche 1 décembre 2013

L'art du verre en Bohème

L'industrie du verre et du cristal est implanté depuis le XVIIIème siècle en Bohème (dans le Nord de la Tchéquie, plus précisement dans la ville de Jablonec nad Nisou).


Historique sur le verre de Bohème (article publié sur le site http://www.pragueartstour.com/fr/le_cristal-de-Boheme#)

Les péripéties du cristal au cœur de l’Europe. Verre ou cristal ?

Il est probable qu'aucun pays d'Europe ne dispose d’une tradition de fabrication du verre et du cristal aussi longue et continue que les pays de l’ancien Royaume de Bohême, l'actuelle République tchèque. Les verreries furent fondées dès le Moyen-Âge dans le cercle de montagnes qui forme les frontières naturelles du pays. La raison en est simple : ces régions frontalières disposaient en abondance des matières premières nécessaires, telles que les sables verriers ou le bois permettant de produire de la potasse. Rien d’étonnant donc à ce que des clans familiaux de verriers tchèques s’y soient constitués, et qu'ils aient influencé les procédés technologiques de fabrication du verre de façon décisive en Europe. Les pays du Royaume de Bohême envahirent le marché européen dès les XIVe et XVe siècles avec leur production de verres à boisson. Les coupes médiévales étaient de couleur verdâtre, raison pour laquelle on appelait ce type de verre le verre forestier. De nos jours, il revient à la mode, et les répliques des originaux médiévaux sont vendues avec beaucoup de succès.

Les débuts du verre gravé et coupé sont liés à la cour impériale de Rodolphe II, empereur de la dynastie des Habsbourg qui régna entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle. L’empereur était un grand amateur d'arts, de sorte que de nombreux tailleurs de pierres, notamment de cristal de roche, abondant en Bohême, travaillaient pour lui dans la capitale de l’Empire, la ville de Prague, où il résidait. Et ce sont probablement ces maîtres-verriers qui découvrirent la propriété particulière du verre tchèque : il était susceptible d'être coupé!
Ils déployèrent donc d’autant plus d’efforts pour fabriquer un verre aux qualités comparables au cristal de roche. C'est probablement en 1683 que le maître-verrier Michael Müller découvrit le fameux cristal de Bohême. Et, dès le début du XVIIIe siècle, les commerçants tchèques conquirent incontestablement les marchés mondiaux avec des produits fabriqués à partir de ce cristal, au détriment du cristal italien de Murano. À l’époque, on croyait que le cristal de Bohême amenait le bien-être dans le foyer, et tranquillisait le sommeil. Au cours du XVIIIe siècle, pratiquement tous les maîtres-verriers du pays fabriquaient ce type de verre noble aux parois épaisses, d’une dureté et d'une brillance forte – le cristal – susceptible d’être taillé comme une pierre précieuse. Il est surprenant qu’ils aient su sauvegarder le secret de sa fabrication, et d’autant plus surprenant que celui-ci n'ait pourtant pas pu être conservé jusqu’à nos jours ! Le secret en est perdu : il est désormais impossible d'en produire...

Cependant, à partir du début du XIXe siècle, le cristal de Bohême n’arrive plus à concurrencer le nouveau verre au plomb importé d’Angleterre, bien moins coûteux. Inventé au XVIIe siècle, ce n'est qu'alors que ce verre au plomb envahit l’Europe. Et c’est justement ce produit d’origine anglaise que l’on désigne aujourd’hui sous le nom de cristal : la température de sa fusion est plus basse, il est plus susceptible d'être taillé et coupé, et, enfin, il est plus étincelant.

C'est de nouveau en Bohême, au début du XIXe siècle, que s'écrivent les chapitres suivants de l’histoire du verre. Les Bucquoy, originaires du Nord de la France, comptaient en effet parmi les familles nobles étrangères qui s'étaient installées dans le pays au moment de la guerre de Trente Ans. Soutenus par les Habsbourg, ils s'étaient vus offrir des domaines seigneuriaux en Bohême du Sud. Un des descendants de cette famille, Georges François Auguste Bucquoy, réussit à mettre au point en 1817 un type de verre tout à fait nouveau, baptisé verre de hyalite : un verre massif, lourd, aux couleurs noire ou rouge foncé. Sa spécificité résidait dans le fait que ce verre ne laissait guère traverser les rayons lumineux. Mais la formule de sa fabrication devait, hélas, disparaître avec son créateur. Un autre tournant a lieu dans le monde de la décoration du verre au moment où Friedrich Egermann, peintre et technologue du verre, découvre en Bohême du Nord l'émail de nacre et de biscuit, et surtout les glacis jaune et rouge.

Les produits des verriers tchèques commencent à reconquérir les marchés mondiaux vers la fin du XIXe siècle, et savent préserver leur position de leader tandis que plusieurs pays jusque-là « vierges » développent leur propre production de cristal, augmentant ainsi la concurrence. Le cristal de Bohême est désormais plutôt synonyme de cristal au plomb richement taillé, et connu pour son éclat extraordinaire dû à la grande qualité des sables verriers locaux.

Dans la plupart des pays occidentaux, l’appellation « cristal » équivaut à un verre au plomb aux trois caractéristiques rigoureusement définies. Il s’agit de la densité, de l’indice de réfraction et du pourcentage d’oxydes métalliques, notamment d’oxyde de plomb, dont le contenu doit être égal au moins à 24 %. L'apport en plomb confère au cristal une brillance, un éclat et un son bien précis que l’on reconnaît immédiatement.

En République tchèque, la situation est différente. Le cristal y désigne en principe tout verre raffiné de qualité supérieure : le « cristal » Moser, l'une des marques les plus prestigieuses au monde, ne contient pas du tout de plomb ! En revanche, si l'on excepte le « roi des cristaux », comme on appelle le Moser, pratiquement tout le reste de la production du pays correspond au verre au plomb 24 % (standard pour le cristal de table) ou plus, et que les tchèques appellent  « cristal au plomb ». La proportion de plomb doit être supérieure dans le cas où une haute malléabilité est requise : par exemple pour créer des petits animaux de cristal (49% de plomb).


Et quid du cristal Swarovski? Cest aujourd'hui une marque autrichienne, surtout spécialisée dans les bijoux en strass. Mais il est intéressant de noter que Mr. Daniel Swarovski est né en 1862 dans le nord de la Bohème, près de Jablonec nad Nisou (en Tchéquie actuelle donc!). Celui-ci a appris auprès des maitres verriers tchèques le métier, puis a ensuite été envoyé en Autriche. Il crée alors une machine à polir le verre, dépose le brevet et crée la marque Swarovski...

Aujourd'hui la région de Jablonec produit toujours du verre, et vous retrouvez absolument partout dans le centre touristique de Prague, des verres taillés et ciselés, des carafes de plus ou moins bons goûts, des babioles en verre ou en cristal (ce n'est pas toujours évident pour un public non connaisseur de distinguer le verre du cristal, voir ci-dessus l'article sur l'appellation cristal en Tchéquie).

J'aimerai vous présenter des objets un peu moins connus et qui pourtant font le bonheur de nous toutes: les perles de rocaille, les perles en verre soufflées, des perles lampwork et des boutons en verre rétro (peints à la main). Les images en disent bien plus que me mots:

Perles de verre (créateur: Cat)


Bracelets (créateur: Stastna Koala) 



Boutons en verre, peints à la main




Personellement les boutons me plaisent beaucoup! Un petit air rétro et vintage! Ca vous dit de retrouver une selection sur Bohemiafil?

Je suis déja en contact avec plusieurs fournisseurs donc à très bientôt avec des boutons et surement des perles de verre sur Bohemiafil :)